Pour le FC Champvent, l'adage de Georges Sprunz s'est immiscé dans sa vie dard-dard, comme pour rappeler que la vie éternelle n'existe pas, surtout pas dans le football, ainsi le veulent les glorieuses incertitudes du sport.
Pour le club du Président Claude Meylan, les dernières années offraient régulièrement leur lots de satisfactions. La conjugaison plurielle est ici voulue: des Finales de promotion à gauche, des weekends à six points à droite, ici et là on caracolait en tête de tout, du classement Fair-Play à celui de la hiérarchie. On se pavanait carrément, sur Facebook on accumulait les 7 likes (wow!) lorsqu'on faisait de weekend parfaits, quel bonheur, quelle jovialité. Vive nous!
Jouissance ultime, on allait jusqu'à en gifler nos adversaires lors des derbies et ça, c'était le paroxysme, l'onanisme sportif par excellence; gagner un match c'est bien, quand c'est contre le voisin c'est encore mieux. Les résultats nous apprenaient à aimer la vie du foot. On s'y habituait.
Dans le foot comme partout, la roue tourne.
Ce weekend écoulé, le cauchemar. Le calvaire. Le Golgotha. L'Armageddon. L'apocalypse. La catastrophe. L'opprobre. L'irréversible. Le tendancieux. L'horreur. Etc.
Trois matchs, zéro point. Zéro pointé. Buvons le calice jusqu'à sa lie: 15 buts encaissés... Et la vie qui t'apprends qu'avant, c'était mieux. Surtout au moment où, sentence capitale, la vie te rappelle que tes bourreaux du weekend s'appelaient Bavois (5-6), Champagne (2-3) et Chavornay (1-6). Nul n'est prophète en son pays, le FC Champvent a pourtant craqué à l'extérieur, en territoire ennemi.
Pour La Une, battue 6-5 (ahum...) à Bavois, son seul réconfort se trouvera du côté des buteurs. A Bavois, tous les buts ont été inscrits par des joueurs contingentés à la première équipe. C'est le jeu. C'est ainsi. C'est dommage mais c'est la vie. Côté réconfort, marquer cinq buts à l'extérieur, c'est toujours rapicolant, surtout quand Le Roi Bencivenga y va de son habituel triplé: un but du pied droit; l'autre du gauche; le dernier étant une merveille de coup-franc dans l'équerre. Merci l'artiste.
Désormais, on ne caracole plus en tête de rien. Ou alors par le bas. Aie.
Désormais, on ne caracole plus en tête de rien. Ou alors par le bas. La Une est 10e; La Deux 11e; La Trois 4e.
Bref, on apprend à vivre avec le peuple, nous ne sommes plus les caciques, nous voilà mêlés à la populace; adieu la frime aux repas de soutien des clubs amis, c'est désormais la tête basse qu'on s'y pointe, désormais on nous demande quel effet ça fait d'être cancre après avoir été roi; on ne bombe plus le torse, on courbe l'échine et on s'excuse.
Évidemment, on exagère, avant on avait la victoire plutôt modeste, mais jamais personne ne nous flattait sur nos performances; c'est désormais certain: tout le monde demandera quel effet cela fait d'être dans les tréfonds du classement.
La preuve? La saison dernière, Claude Meylan envoie un SMS de félicitations au président de Concordia Lausanne pour son maintien en 2e ligue après un match de barrage contre la relégation (gens de Donneloye, ne vous offusquez pas, rien contre vous hein). Le Président lausannois répond, remercie, apprécie, et termine par un "je te souhaite d'un jour vivre de pareilles émotions, Claude", comme si ce Président ne savait pas que notre Meylan national venait de vivre trois Finales de promotion en autant d'années, juste après une victoire en Coupe vaudoise. Peut-être le Président de Concordia faisait-il allusion aux joies de se sauver in extremis car effectivement, celles-ci, l'apogée du soulagement, Claude Meylan ne les connaît pas (encore?).
Retrouver ses valeurs. Et vite.
Mais la routourne. (Copyright Ribéry)
Le FC Champvent a des valeurs. Un état d'esprit. Des qualités intrinsèques qui pousseront à sortir du faux-pas temporel, qui croyons-y dur comme fer, nous ramènera tôt au tard dans le bon rang.
A moins que nous soyons précisément à nos justes places. D'ailleurs, le sommes-nous seulement? Reléguables, est-ce notre place?
Seuls les joueurs peuvent le décider. A commencer par samedi prochain, face à Ependes (17:30) et Aigle (20:00).
Ce sont les aléas de la vie.
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