Footballistiquement, l'homme a du talent. Beaucoup de talent. Vif comme le vent, tranchant comme l'éclair; il a déjà marqué les esprits, comme l'atteste sa nomination pour les Briscars d'Or du journal La Région. "J'ai lu l'article, mais je l'ai vite jeté. C'est évidemment une belle reconnaissance, mais je ne peux pas m'arrêter là-dessus, j'ai encore tant de choses à prouver, à accomplir" annonce-t-il docilement, tout en jonglant avec ce ballon qu'il ne quitte décidemment jamais, l'hyperactivité, peut-être.
Dans les rues yverdonnoises d'ailleurs, si vous croisez un homme balle au pied, dribblant entre les poubelles, esquissant quelques gestes techniques improvisés aux abords de la Rue du Lac, probablement que Jason Brunet est dans le coup. Mais n'ayez crainte, c'est le côté hipster de la face qui ressort.
Jason Brunet, couleurs flash, limite réverbère |
Né en 1992, il s'est découvert une passion pour le foot dans la région toulousaine, là où il a grandi, en compagnie de son père. "Même si j'étais encore très jeune, l'équipe de France championne du monde en 1998, c'était l'extase. J'avais les yeux qui pétillaient; j'ai tout de suite su que le foot serait ma discipline"
Puis, c'est l'arrivée en Suisse. Et la filière Yverdon-Sports qui s'active. M-15, M-16, M-17, avant un départ prometteur pour Team-Vaud, à Lausanne. Le toulousain a des rêves plein les yeux, des étoiles dans le regard. "Mais ça a vite mal tourné. L'entraîneur effectuait des choix que j'estimais injustes, certainement dictés par des éléments extérieurs au foot, une sorte de copinage. Ça m'a trop vite gavé, surtout que je faisais des journées de fou, avec mon apprentissage en plus. Je me levais très tôt, et je ne rentrais jamais avant tard le soir. Ça devenait vraiment difficile. Au moins, j'appris à faire du banc, à être patient..."
Mais ne vous y trompez pas, Jason Brunet n'est pas du genre à abandonner. Le quête de perfection, la progression continue, c'est son dada, sa manière d'être - il est d'ailleurs le premier à rester après les entraînement pour parfaire ses gammes.
Et des objectifs, le milieu de terrain en a une ribambelle, surtout lorsqu'il s'agit de voir loin, de voir haut: "Je sais que je ne serai jamais professionnel, mais mon rêve ultime reste d'arborer le maillot d'Yverdon-Sport, voire de rejoindre, une fois, Xamax M21."
Et il compte faire du FC Champvent son tremplin, celui qui lui donnerait du temps de jeu, celui qui lui permettrait de s'affirmer, à 18 ans seulement, comme l'un des éléments indispensables de l'équipe à Jean-Daniel Tharin.
"Si tu veux aller vite, va seul; si tu veux aller loin, part accompagné" dixit le proverbe chinois. Jason Brunet l'a bien compris, préférant une promotion en 2e ligue inter-régionale plutôt qu'une distinction personnelle, qu'elle soit du journal La Région ou d'ailleurs.
Champvent, un tremplin, seulement? "Non. A Champvent, j'ai aussi découvert des joueurs de talent, des coéquipiers qui peuvent m'apprendre beaucoup de choses."
Et lorsqu'il s'agit d'évoquer la transition du monde régulé des espoirs à celui, plus aléatoire, plus amateur, des actifs, Jason ne regrette rien: "L'ambiance est plus souple. La rigolade est franche, on peut déconner dans le bon sens du terme. Après mon expérience ratée à Lausanne, j'ai vraiment retrouvé le plaisir de jouer. Et j'avoue que les troisièmes mi-temps m'ont particulièrement impressionnées..." relate Jason Brunet pour terminer la discussion, avant de reprendre consciencieusement une série de frappes au but, et ce, bien après la fin de l'entraînement. Bien après que tout le monde soit sous la douche, histoire de progresser, encore et toujours.
Le côté hipster de la face |
Une envie de progression énorme |
2 commentaires:
Super article Satch! Jayson t'es magnifique en masque à Bruxelles...
Ah ces jeunes !
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