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24 mars 2015

Le Costa Concordia chanvannais

Samedi à Lausanne, le FC Champvent est entré dans son match un peu comme si de rien était, avec, dans sa besace, seules les quelques certitudes que la chiche victoire contre Bottens (2-1) lui offrait.

Contre Concordia - candidat aux Finales, quand même -, La Une a décidé d'y aller la méfiance en bandoulière, mais en ne modifiant que très peu sa composition gagnante du week-end passé, en plaçant ici et là quelques barricades défensives pour empêcher Concordia de poser son jeu. Rien de tonitruent, on passait juste d'un 4-1-4-1 à un faux 4-2-3-1, à moins que ça ne soit un 4-1-3-1-1 modifié, voire un 4-2-1-2-1 modulable en un authentique 4-5-1.

In fine, peu importe.

Champvent passait les premières 10 minutes à jauger son adversaire; mais aussi à s'organiser soi-même. Il les a donc passées sans dommage, ces 10 premiers tours d'horloge -- mais était-ce dû à sa propre discipline ou aux ratés de Concordia? Allez savoir.

Et puis La Une a pris confiance. Petit a petit. Discursivement. La victoire de Bottens aiguisait les ardeurs des grabataires du premier tour.

Et puis La Une a pris confiance. Petit a petit. Discursivement. La victoire de Bottens aiguisait les ardeurs des grabataires du premier tour. Pour passer des croyances aux actes, quelques incursions à gauche à droite, avant que Romuald Neves n'ouvre le score (18e), en revissant un centre totalement dévissé de Sacha Clement.

Une photo publiée par Romuald Neves (@romualegria) le

Donc 0-1, pas volé, pas immérité, mais pas non plus de quoi bomber le torse, car Concordia était à "ça" de passer dans le dos de la défense chanvannaise, jusqu'ici solide et décisive.

Alors on se disait que peut-être la chance tournait un tantinet: au premier tour on prenait des goals con, aujourd'hui c'est nous qu'on les plante; ce sont ces satanés buts rageants, "quelle chatte!" crie-t-on lorsqu'on les encaisse, mais tellement géniaux quand on les marque: "t'inquiète mec, tranquille".

D'autant que quelques minutes plus tard, Yassine Ghchioua trouvait Marco Galati, qui lui rendait le ballon à son tour -- le une-deux n'est-il pas le fondement du football? -- avant que le très efficace Yassine Ghchioua n'offre, géniale ouverture, un caviar à Andreas Frey, qui a son tour délivrait un bijou au Roi Bencivenga, centre tendu ras de terre -- le football est bien un sport collectif -- et c'était 0-2. Comme ça. Comme si de rien n'était. Comme si le FC Champvent jouait avec la confiance des sommets. Comme si la relégation n'était qu'un mauvais rêve.

0-2. Comme ça. Comme si de rien n'était. Comme si le FC Champvent jouait avec la confiance des sommets. Comme si la relégation n'était qu'un mauvais rêve. 

Bis repetita, on le constate à nouveau: ce 0-2 n'est toujours pas un vol, ce n'est pas encore immérité, mais du coup ça prend un peu le melon dans l'assistance, inconsciemment bien sûr, comme si le score pouvait agir de gilet-par-balle: 0-2 à la mi-temps, wow. Que demander de mieux sur la pelouse de Concordia, une magnifique équipe de ballon, qui trouve les intervalles, les bonnes diagonales et les triangulations parfaites?

Rien.

Le FCC prenait ainsi le thé avec le sentiment du devoir accompli. Ça a travaillé entre coéquipiers. Ça a communiqué entre joueurs. Ça a combiné entre les lignes. L'esprit du sacrifice. On jouait haut, on prenait l'adversité pour le danger qu'il est, les vertus du travail paient, les joueurs de Christian Mischler savent que leur salut passe par la répétition des efforts, bosser, bosser, bosser, bosser et bosser encore, tout le temps, pas d'arrêt, pas de pause pipi ni de pause clope, pas d'intermittences, au risque de tendre la joue pour se faire gifler par un adversaire plus fort que soi.

A la mi-temps, on entend quelques gars: "Restez vigilants et concentrés, il reste 45 minutes..."

Dans le vestiaire du coup, à 0-2, c'est un peu la cacophonie, le capharnaüm. Assis au chaud, le verre de the entre les dents, entre les rires de satisfaction, on entend les usuels "t'inquiète mec, tranquille" d'une équipe qui a tout pour elle. Mais on entend aussi quelques gars, plus terre à terre: "on n'a encore rien fait les gars, il reste 45 minutes. Restez vigilants et concentrés."

Et puis la 2e mi-temps débuta.

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