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14 avr. 2011

Champvent - Yverdon-Sport, deux mondes d'écart

Entre Champvent et Yverdon-Sports, il y'a bien deux mondes d'écart. Deux mondes et deux ligues, pour être précis.

Mais il existe aussi un fossé, plus pernicieux, dans la manière d'être, le comportement et le sens du respect.

Alors d'accord, une grande partie des yverdonnois n'avait certainement pas envie de monter à la campagne un mercredi soir parmi les odeurs de purin, parmi les champs et le vent qui balayent un Battoir vieillot, la pelouse étroite et caverneuse qui forge le caractère râpeux, un terrain qui fomente la corne des pieds et use ses crampons rabotés dans une atmosphère champêtre.

Pourtant, ce sont bien les caciques du FC Yverdon-Sport qui ont voulu ce match. Ce sont bien eux qui ont insisté auprès de Tonton Tharin pour s'exhiber sur la pelouse du FC Champvent un mercredi soir.

Pourquoi? Allez savoir, mais le FC Champvent a accepté, tout heureux d'accueillir le grand voisin du football en ses terres, tout heureux de pouvoir aider un club voisin et ami à s'extirper du pensum qu'est le sien, soit le sauvetage en Challenge League. Des nord-vaudois qui en aident d'autres, on se croirait au copinage arrangés entre suisse-allemands, ou presque.

Logiquement, le grand YS s'est imposé. Le score? 4-0. Le tout dans une domination à la barcelonaise. Le tout dans une partie calfeutrée dans le camp d'une équipe chanvannaise qui s'est battue avec ses moyens, et ses nombreux absents.

Vittorio Bevilacqua s'est-il rassuré pour autant? Allez savoir. Ce que le staff et le joueurs yverdonnois ont certainement dû oublier, c'est qu'en face, le FC Champvent a beaucoup sacrifié pour accueillir ce match: il a fallu déplacer les entrainements de la deux ainsi que celui des juniors sur d'autres pelouses; il a fallu ajouter, tardivement -- ce match a été confirmé mardi soir -- une nouvelle soirée de foot à des joueurs qui avaient certainement prévu d'autres réjouissances; il a fallu s'affubler des frais d'éclairage supplémentaires; ouvrir sa buvette; quémander ses bénévoles et payer sa part des frais d'arbitrage, soit 265.--.

Pour quel retour? Aucun. Pas même une poignée de main à la fin du match, tous les joueurs yverdonnois se sont précipités sous la douche, puis dans leurs voitures, privées ou pas, oubliant que le "shake-hands" est non seulement une marque de respect, mais également un geste de fair-play.

Sur le terrain, les joueurs d'Yverdon-Sport ont été extrêmement professionnels et respectueux. Mais leur rôle ne devrait pas s'arrêter là. Alors évidemment, on ne demande pas l'accolade chaleureuse, encore moins la franche reconnaissance, mais l'humilité est une vertu qui peut sauver des apparences. Au contraire de la condescendance.

Ensuite, et c'est beaucoup moins grave mais il n'est pas futile de le mentionner, pas un joueur (hormis Andy Laugeois, qui est devenu mon joueur préféré) pas une présence à la buvette après le match. Et la Champions League n'est pas une excuse puisque le match était en direct à la buvette.

Si YS tente de se reconquérir un public, c'est raté. Si YS est à la recherche d'une identité communicative, c'est râpé. Si les joueurs d'YS cherchent du soutient pour assurer leur maintien, c'est encore manqué.

Hier soir, le grand Yverdon-Sports s'est éclipsé vite fait, la condescendance comme seule vertu. YS a gagné un petit match, mais a perdu une grande dose de respect.

6 commentaires:

Sacha Clément a dit…

Oui, c'est une réaction à chaud, et non, je n'ai pas envie de faire le ronchon, mais bon, y'a des limites quand même.

Monkey a dit…

Un match qui ne sert à rien ! Dommage.

Sacha Clément a dit…

Maintenant que j'y pense, le gardien est quand même venu serrer la main aux joueurs à la fin du match, et de son plein gré. Mais les autres, rien.

schweini a dit…

L'excellent Mike Gomez a séré la main des joueurs ;)

Un voisin a dit…

Quelle honte... Vive le foot des talus. Talus dans lesquels YS pourraient bien de dégringoler dans les années à venir vu son niveau à tous les niveaux!

Anonyme a dit…

La descente leur fera du bien. Ils méritent que ça de toute façon.