City peut-être. Mais City rarement. Le Cheikh Mansour est bien arrivé, les idées claires, les poches débordantes, mais en apparence, c’est toujours l’introversion; une discrétion étonnante mais réelle, tant les maillots bleus restent furtifs dans les rues mancuniennes.
L'aéroport annonce déjà la couleur
United est bien roi en sa demeure. Seul maître à bord dans une ville qui n’a décidemment pas (encore) envie de partager. Une fois le pied posé sur le tarmac, le tunnel aéroportuaire se charge de vous le rappeler: Ryan Giggs, Wayne Rooney et Ji Sung-Park vous sautent au visage par messages publicitaires, comme pour se placer en tête des attractions, des expériences à ne pas rater.
Le rouge de Manchester United est bel et bien roi; dominant, omniprésent même, potache impression certes, mais réelle transgression, tant United se distingue, au grand dam des nouveaux riches des Citizens.
Mais qui dit succès, dit jalousie. À Old Trafford, les goguenards aiment à critiquer l'ambiance guindée, où 76,000 spectateurs sont parfois moins bruyants que 30,000 passionnés à Newcastle, Fulham ou West Ham. Normal, à Old Trafford, on y vient comme on visite un musée. On y passe pour scruter la métamorphose du foot, ce que les caciques du sport concoctent.
On va à Old Trafford comme au musée
Le vol Easyjet est bondé de détenteurs de billets de matchs, des amateurs souvent curieux, rarement passionnés, ceux qui se déplacent en touristes pour un spectacle au "Theater of Dreams" bien avant de s'y rendre pour entonner, la main sur le cœur, la larme à l'œil, la passion en bandoulière, les chants mancuniens, les "Glory Glory Man United".
Les travées d'Old Trafford débordent de ses fans lointains venus de tous pays – il y’avait bien des passionnés à nos côtés, mais également des chiliens, irlandais et mexicains –, de ceux qui ne connaissent pas la version remodelée du tube d'Abba "Dancing Queen", qui glorifie le revenant Dimitar Berbatov. Alors oui, l'ambiance à Manchester est parfois émoussée, dans l'attente d'une explosion totale; mais la grandeur du club l'excuse.
Autour du stade, des statues dessinent ce patrimoine ultime, la manière de rendre hommage à ceux qui ont marqué le club. Fiers, les Sir Matt Busby, les Sir Bobby Charlton. Nostalgiques, les ailes du bâtiment remémorant l’accident de Münich qui avait coûté la vie à huit joueurs du club.
La queue pour entrer au MegaStore
Mais tout ce petit monde surplombe ce qui se fait de mieux en termes de merchandising: le Mega Store. 17,000 m2, 800 produits dérivés, 20,000 visiteurs les jours de match; une boutique archi-pleine donc - sans compter les milliers de fans qui font la queue devant la boutique en attendant que les vigiles veuillent bien leur donner accès - prête à se plier en quatre pour que les visiteurs puissent s'arracher les reliques à Giggsy, à Rüllet (lisez Rooney avec l'accent mancunien).
Et quand il s'agit de passer à la caisse, tout est organisé: 39 (oui, trente-neuf) caisses servent à encaisser les recettes - il faut bien payer le salaire à Rooney, 1 million par mois - pour continuer à construire cette légende, celle qui émancipe le plus grand club du monde. Car oui, le speaker du club ne manque pas une occasion de le rappeler, United, c'est le plus grand club du monde.
Evidemment, tout le monde n'est pas d'accord. Mais une chose est sûre, une visite à Old Trafford vaut le détour, même en touriste.
La queue devant le Mega Store. Ici viennent 20,000 visiteurs à chaque match... |
La caisse no.16 de magasin. Il y'en a 39 semblables. |
Old Trafford, on y vient comme au musée |
Glory, Glory Man United |
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