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10 juin 2015

On est sauvé (partie 2/2)

La semaine passée, La Une a assuré son maintien.

Dimanche dernier, c'était au tour de La Deux de se sauver.

Pour ce faire, tous les scénarios étaient possibles. Une défaite ou un nul contre Grandson, et voilà qu'on serait pendu à son téléphone, l'œil rivé sur le site de l'ACVF, l'oreille collée au combiné, la voix connectée avec un émissaire envoyé sur place, le doigt qui glisse sur le smartphone, les jambes qui démangent, le cerveau qui bouillonne, les méninges qui crépitent, ça tape du pied -- on serait dès lors tributaire des résultats de Valmont et d'Ependes.

Faire confiance aux autres, c'est bien. Mais il existait aussi la version dite simple: gagner, et se sauver par soi-même, sans ne rien devoir à personne. S'économiser de la batterie du smartphone, des crédits de données sur sa facture Salt salée. Mais "simple" est un bien grand mot. Simple ne veut pas forcément dire facile, si c'était aussi simple ça se saurait.

Grandson domine. Chose stérile.

Alors La Deux a fait les choses, simplement mais sûrement, mais c'est bien Grandson qui possédait le ballon et faisait tourner, comme c'est souvent le cas face au FC Grandson, équipe joueuse par excellence. "On est mal entrés dans le match. On était crispés, on ne savait pas quelle équipe de Grandson on aurait en face.. On avait entendu dire que plusieurs gars manqueraient, pour aller aider leur première équipe. Du coup, ça cogite, on pense aux autres avant de penser à nous-mêmes" Et à Champvent d'écarter quelques banderilles bocanes (5e, 11e). Le portier Oberhansli était tendu, hurlait sur sa défense, fustigeait les quelques hésitations de siens. Lui qui fut l'un des meilleurs chanvannais de la saison -- peut-être même le meilleur? -- sentait le vent venir, chaque incursion adverse suintait le soufre.

Les indigènes au taquet.

Mais Yann Rufener, un Chanvannais pure souche, avait d'autres idées. L'homme fluet mais cabochard mystifiait un défenseur a l'orée des 16 mètres, et ouvrait le score d'un extérieur du pied droit, puissamment adroit. 1-0 pour La Deux (18e), pas nécessairement mérité, mais probablement l'effet d'une équipe qui joue sa survie.

Surtout que quelques minutes plus tard (23e), un autre authentique Chanvannais, Eric Chautems, profitait d'une offrande de Tille pour doubler la mise dans le but vide. Là encore, pas nécessairement mérité, mais certainement appréciable, 2-0 c'est bien, un petit coussin pour pallier à une quelconque déficience.

Qui justement, arriva.

55e, penalty, réduction du score, et début des cogitations. Sebastien Bardet, superstar du FCC, l'un des meilleurs défenseurs centraux de l'histoire du club, blessé dimanche (fracture du pouce), l'expérience en bandoulière, rien ne l'inquiète réellement, il sait comment gérer les temps forts comme les moments ombragés, lui savait que le vent ne tournerait pas: "Depuis la touche, on était tranquilles. Sereins. Pas vraiment d'inquiétude. Ça avait l'air de bien se passer. Bon, Kim, lui, il commençait à s'exciter..."

Et on comprend.

Kim Castellino, quatre ans comme entraîneur de La Deux, savait que ce match serait son dernier à la tête de son équipe. Mais il ne l'avait pas dit aux joueurs.

Kim Castellino, clap de fin rime avec maintien

Alors forcément, il avait envie de bien finir. Pour éviter la culbute. Descendre d'une ligue en même temps que de son piédestal, non merci.

Et c'est Alex Perret -- encore un bon Chanvannais -- qui clôturait l'affaire. Alex Perret, il en a reçu des chasses, des hurlées, des sermonnées, des engueulades, des remises à l'ordre et des remontrances, de la part de son coach Kim Castellino. C'est pourtant lui qui vint à son secours, le 3-1 brillamment glissé entre les cannes du gardien (65e).

La Deux est donc sauvée.

Et le moment d'un bilan.

En début de saison, l'objectif n'était autre que le maintien. Objectif atteint donc, mais que serait-il advenu sans cette victoire rédemptrice, il y a 10 jours a Venoge? Ce match a assuré le maintien, pour peu qu'un championnat puisse se jouer sur un seul match. Autrement, La Deux a allié le moyen et le médiocre (0-5 à Ependes), pour quelques fulgurances notables (1-1 vs. Porto).

Quid des vieux?

L'ère de Kim Castellino est désormais révolue. Elle est derrière. Merci à l'homme. Son extrême exigence et son leadership autoritaire auront fait de La Deux une sûreté de la région. Sans lui, l'équipe évoluerait-elle en 3e ligue? Sans lui, certains auraient-ils autant progressé? Peu, si ce n'est aucun joueur n'a quitté le club en remettant en cause ses méthodes. Qu'il faut apprécier au gré des résultats, deux places sur le podium (saison 2011-12, 2012-13), une promotion (2013-14) et un maintien (2014-15)

Encore une fois, merci.

Et place à l'avenir.

Qui se déclinera avec Mikael Duperret.

Mais quid des vieux anciens? Sebastien Bardet, Nicolas Glauser, Mathieu Jaquemet, Manuele Panasci, plus de 130 ans à eux trois. S'ils quittent le navire, comment évolueront les jeunes? Libérés de tout? Ou privé de voies à suivre?

Réponse en 2015-2016.

Pour lutter contre le maintien.

Voire plus si entente. Ou si Mikael Duperret le veut.


Dernier Hasta Siempre de la saison.  Le dernier de Kim Castellino

A Champvent, quand on fait un truc de bien (se sauver, par exemple), on boit dans une godasse.  Cool, non?



Comble du comble: c'est Alex Perret qui fait le Gatorade Bath...

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