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12 juin 2008

Suisse-Turquie 1-2 (1-0)


Toute la détresse et la tristesse d'un peuple. Symbolique d'une déception évitable.
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J’ai la gorge sèche, et une soif de bière jubilatoire. La Suisse mène 1-0 à la mi-temps, et les ardeurs détrempées du onze à Köbi sont rassurantes, voire convaincantes – surtout après le débâcle tchèque. Pourtant, rien ne m’empêche de maugréer cette occasion ratée d’Hakan Yakin. Au fond de moi, nonobstant mon optimisme de façade, une certitude me tracasse : ce 2-0 manqué, on va le regretter, c’est inéluctable. Bon gré mal gré, je savoure ma Carlsberg.

Très vite pourtant, je déchante. La seconde mi-temps ne sera qu’une embrasure torturante, stigmatisant le manque évident de talent de notre équipe nationale. Pire, notre unique alliée de circonstance – cette pluie diluvienne qui causait tant de mal aux turcs (il nous fallait bien un peu d’aide) –, s’arrête abruptement.

D'évidence, il faudra donc s’en remettre à nos seules qualités intrinsèques, aussi pingres soient-elles. Là, je deviens inquiet. D'autant qu'en face, les turcs gagnent chaque duel au forceps, et chaque affrontement tourne à l’avantage des pensionnaires du bosphore. Pour ne rien arranger, les remplacements de «l’Empereur» Fatih Terim nous font mal. Très mal. Au fil de cette deuxième période, le bon sens, la raison et la sagesse remplacent – petit à petit – mon optimisme turbulent : nous n’avons manifestement pas la trempe d’un quart de finaliste.

Entre temps, Semih a égalisé. Anodin, finalement.

Ma bière devient alors à l’image de la prestation suisse : elle n'a plus de goût, et son insipidité m'écoeure. Défensivement, on observe, on erre, on tremble. Au milieu, on quadrille mal, on est en retard, on spécule. Devant le but, on tergiverse, on hésite, on péclote. Pourtant, il a été dit (et redit) qu’à ce niveau, il faut savoir concrétiser ses occasions de buts, savoir se muer en «tueur» des surfaces. Les tchèques et les turcs l’ont fait à notre dépens, avec la moitié d’occasions en moins! Nul besoin de chercher plus longuement les raisons de notre échec. Manifestement, notre équipe n’a pas le niveau.

94ème, le 1-2 tombe, inéluctablement. Je suis dépité. Les yeux rivés sur le sol, je remarque une affiche plissée de Barnetta, ventant les saveurs de la bière Carlsberg. Mais je n’ai plus soif, et j’ai la gorge nouée.

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Hakan Yakin s'excuse presque d'avoir marqué. Symbolique d'un destin animé du doute de soi.



Seule la météo aurait pu sauver la Suisse du naufrage. Symbolique d'une nation qui se cherche un sauveur.



Barnetta et sa Carlsberg. Symbolique d'un joueur que l'ivresse de l'Euro n'aura pas pu (blessé ou non) transcender.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bel article Sach',

En effet la bière n'avait pas le même gout hier soir... Quel dommage, on avait pourtant un jolie carte à jouer contre ces 2 équipes qui étaient à notre portée.

Shit !!

Anonyme a dit…

Très bel article Sach'!

Que de regrets... Mais... sans grande surprise...

Anonyme a dit…

c'est dègue la Karlsberg...

Unknown a dit…

Sacha on t aime!