9 juin 2008
Suisse - République Tchèque 0-1 (0-0)
57ème minute, Koller sort, Sverkos entre. C'est toujours 0-0...
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57ème minute. Le géant tchèque Jan Koller est remplacé. Il quitte la pelouse, la mine goguenard, l’allure lourdaud. Pour le supporter suisse lambda, ce changement sonne comme un soulagement : le tchèque, traînant ses 36 ans et de ses 202 centimètres, va enfin cesser de peser sur notre défense, avec sa réputation d’arme fatale. «Comment l’entraîneur Brückner peut-il se passer d’un tel attaquant ?» se demande même notre supporter.
D’autant plus que son remplaçant ne s’appelle même pas Milan Baros, mais Vaclav Sverkos. Inconnu au bataillon Champions League, sinistre oublié du championnat tchèque (il évolue au Banik Ostrava), ce joueur si fluet semble bien léger pour supporter, seul, le poids offensif légué par Jan Koller. Le supporter suisse en savoure... La suite pourtant, on la connaît. Sverkos inscrira le seul but du match (nous l’avions d’ailleurs annoncé). Il aura donc réussi là où tous les suisses ont échoué, à savoir concrétiser une seule occasion du but.
Un gros manque d'expérience.
«Quand vous jouez un Championnat d'Europe ou une Ligue des champions, quand vous avez une occasion, il faut marquer. Les Suisses ont eu plusieurs occasions mais ils n'ont pas marqué. Nous, notre première occasion franche, on l'a mise dedans» rajoute Peter Cech. Pour palier à son manque évident d’expérience, la Suisse avait fait de sa jeunesse, de son insouciance et de sa fougue sa principale raison d’être, et même sa devise. Samedi pourtant, c’est bien l’expérience tchèque qui aura fait la différence. La roublardise, le vécu, et le tutoiement constant du haut niveau d’une défense 100% italienne – les quatre défenseurs évoluent dans le Calcio – aura donc eu raison de la versatilité et de l’explosivité de la jeune garde helvétique.
«La Suisse est une équipe jeune, qui n'a pas beaucoup d'expérience mais qui se bat, qui court beaucoup. Honnêtement, j'étais content que ça se termine... » Les propos de David Rozenhal sont-ils si condescendants? D’évidence non. La Suisse a produit du jeu. Elle a réussi à faire douter la 7ème nation du classement FIFA. Par moments, ces tchèques ont été dépassés, dominés, et quand enfin s’ouvrait une brèche, une latte improbable est venue sauver Peter Cech. Rageant.
Depuis plusieurs semaines, la Suisse étrenne un label de poissard déchanté, rongée par les coups durs. Samedi, le malheur s’est encore abattu : la blessure de Frei, la main d’Ujfalusi et la latte de Vonlanthen ne sont que des éléments symptomatiques d’une nation qui doute, et que la poisse aime à embourber dans ses errements.
Imposer l'efficacité, au détriment du jeu.
A Patrick Müller de rajouter: «Nous avons vraiment bousculé les Tchèques. Mais la réussite n’était pas là. Ils ont eu deux occasions pour marquer un but et prendre les trois points. En football, ce n'est pas toujours la meilleure équipe qui gagne!» Mercredi face aux robustes turcs, la peur, l'angoisse et l'exaltation du match d'ouverture ne seront que lointains souvenirs. Pour se relancer, la Suisse devra se trouver un nouveau buteur (qui ?), et laisser de côté l’élégance du jeu pour concrètement faire place à de l'efficacité tranchante. Faute de quoi la Suisse sera éliminée sans gloire de «son» Euro...
Il faut désormais laisser place à l'optimisme. Un succès mercredi soir ouvrirait incontestablement les portes des quarts de finale. A Johan Djourou de rajouter: «Rien ne sert de se lamenter. Il faut aller de l'avant et se focaliser sur le match de mercredi. C'est désormais aux joueurs de prendre leurs responsabilités.»
Sverkos, l'homme par qui le malheur est arrivé.
Frei, ou quand la poisse s'acharne sur une nation.
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7 commentaires:
pas d accord sur un point:
quand j ai vu la gueule du mec encore assis sur son banc 1 minute avant d entrer sur le terrain, moi je me suis dit: putain, le mec c est un tueur...
il etait excite comme un Marc Rosset des grands jours au D de Lausanne et il avait le regard plein de cette rage qui fait gagner un match.
ca a pas manque...
mais je suis content de la prestation de la Suisse, a part son incapacite en debut de match (stress?) a depasser le milieu de terrain balle au pied...
effectivement, on les a plus que bouscules mais il nous a manque un petit qqch...
j oubliais:
FAIT CHIER QUAND MEME, MERDE!
Faut éclater ces turcs demain. Bordel.
Tous ensemble pour soutenir Alex!
Hopp Schwiiz!
Joli article Sacha, tu m'as presque fait vibrer pour l'équipe de Suisse ce qui est un sacré exploit !
Mais. si je peux me permettre, renseigne-toi un peu mieux sur Vaclav Sverkos, "sinistre oublié du championnat tchèque" ;-)
TIENS DANS TON CUL CES LES TURC QUI VOUS ONT ECLATER BAHHHHHHHHHHHHH
Tim,
Je connais Sverkos (meilleur buteur du championnat tchèque), j'avais même précisé qu'il fallait se méfier de lui dans un autre article.
C'est juste que pour certains, la sortie de Koller s'annonçait comme bénéfique, alors que c'était tout l'inverse...
Anonyme,
Ca fait plaisir de lire des gens intelligents. Merci pour ton commentaire dont la pertinence m'émerveille.
Anonyme,
Essaie d'écrire correctement quand tu insultes quelqu'un, tu auras l'air moins con !
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