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4 mars 2010

PSG-OM: Une démonstration de... violence



Le PSG, c'est à l’image de l’équipe de France de football, on aime, ou on n'aime pas;  le juste milieu n'existe que rarement. En Suisse-Romande, le PSG attise plutôt une haine contrôlée. Une détestation notoire. A tort ou à raison, ce rejet laisse une impression d'évidence: le PSG est un club à part. Tentative d'explications après le PSG-OM de dimanche dernier.

PSG-OM, c'est le derby Paris-Province.  L’opposition Nord-Sud.  L’affrontement Capitale-Cité.  Ou la froideur bourgeoise contre la chaleur méditerranéenne.  PSG-OM, c’est l’appropriation française du clásico espagnol Real-Barça, derby fratricide par excellence.

Paradoxalement pourtant, la rivalité française n’existe que depuis le début des années 1990, lors de la venue du PSG dans le giron de Canal +, et de l’omnipotence de Bernard Tapie côté phocéen.

Le football comme prétexte à la violence

Depuis, la mayonnaise s’est grassement propagée, se pimentant à coups de semelles sur le terrain et se réglant – surtout – à grands coups de bastonnades entre supporters prétextant l’amour d’un maillot pourtant terni par une haine dévote.  Une haine caractérisée par cette douce volonté de cogner ce concitoyen qu’on aime à détester, ne serait-ce que l’espace d’une vie entière.  Dans les tribunes, le fair-play est cantonné au piètre rôle de faire-valoir, les insultes prenant des aires de joutes sportives, le tout, dans une quiétude pubère, au grand dam des esthètes du football, du vrai.

Dimanche passé, le clásico n’a pas dérogé à la règle, ni à la sempiternelle tradition belliqueuse et nihiliste: bastonnade il y’a eu.  Insultes il y’a eu.  La haine a été propagée.  Pourtant, il n’y avait pas de marseillais à Paris (les marseillais ayant boycotté le déplacement).  A défaut, les parisiens se sont agressés entre eux…

KOB vs Auteuil

A l’origine de cette agressivité absurde, les dissidences entre les principaux kops parisiens: le Kop of Boulogne (KOB) et le Virage d’Auteuil.  Ou quand Boulogne-Auteuil se substitue à PSG-OM. Privé de marseillais sur qui on pourrait déverser sa frustration, il fallait bien se défouler, surtout que sur le terrain, le PSG est pathétique.

45 minutes avant le coup d’envoi déjà, les kops s’insultent et se sifflent lors des présentations d’avant-match.  Les chants de haine, les ‘’enculés, enculés’’, les ‘’salopes’’ et autres psalmodies se déversent dans les travées du Parc.  Les performances des joueurs du PSG, que l’on prévoit comme désastreuses, ne font qu’attiser la haine.

Et bien sûr, l’OM ne s’est ensuite pas fait prier.  Marseille a déroulé, mettant de l’huile sur un feu déjà bouillonnant.  Lucho s’est baladé, M’Bia s’est baronné tant dis que Ben Arfa (qui était juste devant Flo et moi) a jugé suffisant de ne jouer que quinze minutes, juste de quoi inscrire le but décisif, et accessoirement, d’enfoncer le PSG et son ‘’public’’.

Un blessé grave pour finir la soirée

La déroute sportive étant largement consommée, il était temps de passer aux choses sérieuses pour les ultras.  Au sortir du stade, la tension restait palpable, l’atmosphère était lourde, ambiguë, comme si une sensation prémonitoire de violence excessive se propageait maladroitement.

En marchant aux abords du Parc des Princes (qui est un magnifique stade, faut-il le préciser), il n’y a rien de rassurant.  Le regard des 1'500 policiers sont sombres, dissuasifs et pénétrants.  Ici, on ne plaisante pas.  1'500 flics, c’est la sécurité prévue pour accueillir les marseillais.  Et même quand les supporters marseillais ont annoncé leur boycotte du match, les 1'500 gendarmes ont été maintenus, pour surveiller les supporters d’un seul club, ce PSG-là, que le Kop de Boulogne et le Virage d’Auteil sont censés adorer à l’unisson.  Bonjour l’ambiance.  Une ambiance que Grégory Coupet ne partagerait pas avec son fils.

La boutique du PSG est restée fermée.  Les rues ont été cloisonnées.  Les clans étaient filtrés, guindés, poussés vers la sortie, et ce, afin de maintenir les deux kops séparés, en vain, malheureusement.  Bonjour la haine.

On l’avait bien dit, le PSG est bien un club à part…


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Le ''sympathique'' Kop of Boulogne (KOB)


Les parisiens applaudissent le public.  Une politesse non réciproque.


L'entrée d'Abriel a été bénéfique à l'OM.  Quant àBen Arfa, c'est un vrai talent, mais un tire-au-cul aussi...


Lucho, une aisance et une tranquillité hallucinantes.  Quant à Makelélé, c'est une boule de muscles!


Derrière nous, y'avait deux sacrés topios dans le public (non, on les voit pas ici, mais je tenais à le dire).


Un parisien a été grièvement blessé à la fin du match.  Pas très glorieux comme épisode.

3 commentaires:

Sacha Clément a dit…

Maintenant, j'espère simplement que les dirigeants sauront mettre de l'ordre dans ce bordel afin que les vrais fans du PSG ne vivent pas dans l'ombre d'imbéciles!

Allez Paris!

Anonyme a dit…

Désolant que ce classico se joue plus dans les tribunes que sur le terrain comme lors des rencontres Di Meco-Guérin. Super article. Juste c'est Abriel et non Ben Arfa sur la photo. Meilleures salutations. Chw

Sacha Clément a dit…

Salut Christian! Ah oui, quel sac je fais, c'est bien Abriel sur la photo. Ça n'enlève rien au fait que Ben Arfa a tendance à "s'économiser" un peu trop.

Quant à Abriel, il a fait une bonne entrée à la mi-temps, stabilisant bien le milieu de l'OM. Et dire que c'est un parisien... :-)

Merci encore pour la correction.

A bientôt.
Sacha